Thomas Freteur
Déclaration des Nations Unies pour les droits des petits paysans
Bien qu'ils produisent une grande partie de notre nourriture, dans beaucoup de pays, les petit-e-s paysan-ne-s ne reçoivent très peu d'aide et souffrent tant de la pauvreté que de la faim. Une convention des Nations Unies est censée consacrer leurs droits.
Les familles paysannes produisent certes toujours 70% de la nourriture de la planète, elles sont pourtant de plus en plus marginalisées dans nos sociétés. Au lieu de promouvoir les zones rurales, de nombreux gouvernements des pays du sud comptent sur les multinationales pour favoriser leur développement et pour accroître leurs recettes fiscales, en conséquence de quoi, d’innombrables familles sont évincées de la culture des palmiers à huile, du maïs ou de toute autre source de biocarburant dans leur pays, quand les produits bon marché importés de l’étranger ne les empêchent pas tout bonnement de vendre leur production. Par ailleurs, de plus en plus de pays adoptent de nouvelles lois sur les semences qui restreignent la culture et la vente de leurs propres graines. Souvent pauvres, mal organisés et éloignés de la capitale, ils n’ont presque aucun poids politique et s’ils s’opposent à ces privations de leurs droits, ils sont traités en criminels.
Une déclaration des Nations Unies en guise de première étape
Dans le but de mieux défendre les droits des familles paysannes, le Conseil des droits de l’homme, qui se réunit à Genève, envisage de rédiger une déclaration qui protègerait non seulement leur sécurité mais aussi leur accès à la terre, à l’eau, aux semences et à toute autre ressource. Dans ce processus, l’organisation paysanne internationale Via Campesina, dont la mission principale est de faire entendre autant que possible la voix des paysan-ne-s du monde entier dans ce type de discussion, joue un rôle prépondérant. Il s’agit aussi de sensibiliser les gouvernements aux réalités que vivent les paysans et à leurs préoccupations pour que les décideurs créent un cadre règlementaire propice à l’amélioration des conditions de vie et de travail en milieu rural.
Ce que fait l'EPER
Pain pour le prochain travaille directement avec Via Campesina et demande à ce que la Suisse soutienne le processus de déclaration de l’ONU.
Avec ses partenaires, l'EPER s’engage à informer les familles paysannes du monde entier de l’état d’avancement du processus de rédaction de la déclaration des Nations Unies et à se faire leur porte-voix devant le Conseil des droits de l’homme. A cette fin, des experts des droits humains forment les paysan-ne-s aux droits humains et les accompagnent.