Pacte de l’ONU sur les migrations à nouveau suspendu : quid de la responsabilité de la Suisse ?
Alors que l’adhésion de la Suisse au Pacte de l’ONU sur les migrations est en attente depuis deux ans et demi, le Conseil national a décidé de suspendre l’examen de l’objet à des fins de clarifications. Le Conseil des États avait déjà fait cela en juin 2021. Sur le principe, l’EPER approuve le souhait du Parlement de traiter le Pacte de l’ONU sur les migrations de manière rigoureuse. Néanmoins, les clarifications nécessaires et la décision doivent se faire en temps utile. En effet, la Suisse aussi doit assumer sa responsabilité et participer aux solutions globales en matière de migration.
Les flux migratoires mondiaux posent des défis de taille qu’aucun État ne peut relever seul. Les principales victimes du manque de coordination internationale sont le plus souvent les migrantes et les migrants : quiconque doit emprunter des voies de migration illégales s’expose à de grands dangers et risque d’être victime de violations des droits humains, d’exploitation et de discrimination.
L’Entraide Protestante Suisse (EPER) mène des projets de coopération au développement et d’aide humanitaire d’urgence dans de nombreux pays du monde où des personnes se voient contraintes de quitter leur foyer à cause de la pauvreté, de la violence ou des conséquences du changement climatique. La crise des réfugié.e.s de 2015-2016 a montré à quel point la communauté internationale manquait de coordination et semblait dépassée dans sa manière de réagir, et ce dans de nombreux pays. Ces lacunes ont entraîné de grandes souffrances humaines.