La Suisse doit offrir sans tarder une protection aux personnes réfugiées
Lundi, les talibans se sont emparés de Kaboul, la capitale afghane. Les événements de ces derniers jours ont encore aggravé la situation de millions de personnes en Afghanistan, en particulier celle des femmes et des filles. À la différence du Conseil fédéral, qui, comme l’a expliqué hier la ministre Karin Keller-Sutter, souhaite attendre de connaître l’évolution de la situation, l’EPER est convaincue que la Suisse se doit d’agir de manière efficace et rapide pour accueillir au moins 5000 réfugié.e.s particulièrement vulnérables. En Suisse, l’EPER s’engage pour les personnes réfugiées d’Afghanistan : elle demande des voies migratoires sûres et une simplification du regroupement familial pour les personnes admises à titre provisoire.
La prise de pouvoir des talibans représente une menace pour les droits fondamentaux et les droits humains. La Suisse doit jouer un rôle moteur, à l’international, pour le respect de ces droits et la protection des personnes particulièrement vulnérables, et en particulier des femmes et des filles.
Accueil d’au moins 5000 réfugié.e.s afghan.e.s : compte tenu de la situation dramatique en Afghanistan, la Suisse se doit de mettre en place d’urgence des voies migratoires légales et sûres pour au moins 5000 personnes particulièrement vulnérables. Elle doit fournir de manière rapide et efficace des visas humanitaires et relever les contingents de réinstallation.
Suppression des restrictions au regroupement familial : en outre, l’octroi facilité de visas humanitaires doit permettre aux Afghanes et aux Afghans résidant en Suisse de faire venir leurs proches qui risquent pour leur vie dans leur pays. Il faut de toute urgence que cela soit également possible pour les personnes admises à titre provisoire.
Réexamen des demandes d’asile rejetées et maintien de l’arrêt des rapatriements : en raison du contexte sécuritaire en Afghanistan, la situation des ressortissantes et ressortissants afghans vivant en Suisse et dont la demande d’asile a été rejetée doit être réexaminée. Il faut également maintenir l’arrêt des rapatriements, décidé à la mi-août par le Secrétariat d’État aux migrations.
Adhésion au Pacte de l’ONU sur les migrations : afin d’offrir une meilleure protection aux personnes migrantes vulnérables ainsi que de gérer la migration positivement et conformément aux droits humains, il est nécessaire de mettre en place une coopération coordonnée à l’échelle internationale. La situation en Afghanistan le montre de façon on ne peut plus claire. Le Pacte de l’ONU sur les migrations pose les bases de cette coopération. Ainsi, l’EPER appelle le Conseil fédéral, l’Assemblée fédérale et la population à soutenir le Pacte de l’ONU sur les migrations :