A proximité du port, l’ampleur des explosions a été telle que des rues entières ont été rasées. D’innombrables vitres ont volé en éclat dans un rayon de 20 kilomètres autour du foyer. L’onde de choc a même été clairement ressentie jusqu’à l’île de Chypre, pourtant située à 200 kilomètres de là. La zone portuaire immense, les voies d’accès qui la desservaient et les entreprises qui y étaient établies constituaient le cœur de la vie économique de Beyrouth et de l’ensemble du pays. Depuis l’explosion, ce cœur s’est presque entièrement arrêté de battre, pour des semaines, voire des mois.
Les explosions dévastatrices du port de Beyrouth sont un nouveau chapitre sombre de l’histoire contemporaine de la capitale libanaise, marquée par de nombreuses crises et souffrances. Jadis, sa grande renommée lui avait valu le nom de « Paris du Proche-Orient ». Aux horreurs de la guerre civile qui a fait rage entre 1975 et 1990 ont succédé des crises économiques à répétition, des troubles politiques internes et des tensions sociales. Enfin, le pays a souffert et souffre toujours de la guerre en Syrie, qui a poussé plus d’un million de personnes à fuir, principalement à destination de Beyrouth et de ses environs. Le Liban traverse actuellement l’une des crises économiques les plus graves de son histoire contemporaine. L’inflation et le chômage augmentent, les commerces sont vides, et les pannes de courant récurrentes. De nombreuses personnes vivent dans une grande pauvreté.
Aussi, l’EPER soutient 1750 familles – indépendamment de leur nationalité ou de leur appartenance religieuse – et ménages dont les logements se situent dans un rayon de deux kilomètres du foyer de l’explosion, et qui ont donc été particulièrement touchés par la catastrophe. Les familles bénéficient de trois versements mensuels en espèces sans conditions spécifiques (unconditional cash) : le premier de CHF 200, et les deux suivants de CHF 250. Ces mensualités ont été versées en septembre, octobre et novembre. Grâce à elles, les bénéficiaires peuvent acheter des biens vitaux tels que des denrées alimentaires et des articles d’hygiène. Cette mesure d’urgence est mise en œuvre par l’organisation locale Najdeh, partenaire de longue date de l’EPER.
L’organisation soutient également la reconstruction de bâtiments particulièrement endommagés, notamment le centre paroissial de l’organisation partenaire de l’EPER, Union of Armenian Evangelical Churches in the Near East (UAECNE).